Mon étoile

Mon étoile
Ophélie

dimanche 10 juin 2012

Un ciel étoilé

Confronté à des épreuves, on tend à se laisser consumer par l'anxiété, la tristesse et même parfois la colère.  On a peur et cette peur nous fixe en place, nous empêchant d'avancer...cette peur crée une bulle de protection autour de nous amenant une impression de sécurité, on rationalise le tout et on cache soigneusement dans un tiroir l'objet de notre détresse.  En tout cas c'est souvent ce que j'ai l'impression de faire, encore plus depuis décembre.  Les dernières années m'ont fait vivre beaucoup d'émotions...parfois trop en même temps...et des petits tiroirs se sont formés discrètement.  Le problème c'est qu'il est impossible de contenir tout ça, ce sont des émotions si complexes et si intenses qu'elles vont ressurgir un jour ou l'autre, parfois heurter la personne de l'intérieur, parfois prendre de l'ampleur à force d'être mise de côté.  On se doit de vivre les émotions que l'on a la chance de ressentir...je me dit que tout dans la vie est équilibre et dualité : si je veux vivre la joie, l'amour, la passion, l'amitié, la fierté alors je dois aussi accepter toutes la gamme des émotions plus difficiles.   L'odeur de la nature n'est-elle pas à son meilleur après une forte pluie ?  N'avez-vous jamais été ému par un rayon de soleil qui perce les nuages noirs ?  Nous ne sommes pas différents de ce qu'est la nature...nous ne pouvons pas simplement nous cacher pour éviter un orage, aussi menaçant peut-il être, on doit passer au travers ou passer sa vie à le fuir.  On doit lâcher prise...et se laisser porter par la brise.  Ouf...pas facile de lâcher prise.
image internet, le soleil trouve toujours son chemin
C'est le temps pour moi de lâcher prise.  Je ne peux plus contrôler et tout placer dans des petits tiroirs...c'est l'heure du grand ménage, car depuis quelques mois je ne retrouve plus rien...tout s'emmêle et est sans dessus dessous.  Je dois laisser aller, sans trop savoir si j'arriverai à ouvrir un tiroir à la fois sans déclencher une ouverture générale de ma grande armoire à émotions !  Je redoutais énormément de lâcher prise...puis c'est moins pire que je le croyais.  Je ressens déjà une certaine libération, une brise après tempête...je remarque que j'arrive davantage à être calme et à aller au delà de la peur.  Je sais par contre que je n'ai pas terminé d'affronter le contenu de mes tiroirs...je crois que seulement les tout petits sur le devant ont été ouverts.  Je comprend que je ne peux pas contrôler ce que je vis, je ne peux pas décider de ce qui se dresse devant moi et il m'est impossible de filtrer les émotions que je veux vivre...la Vie c'est de vivre tout ça et je veux vivre.  Je veux voir le soleil percer les nuages et sentir l'herbe après la pluie. 
Un beau moment dehors
Quand on se laisse aller, on peut avoir de belles surprises.  Nous sommes parfois tellement centré sur notre petite vie que l'on oublie de contempler les beautés qui nous entoure.  On oublie de prendre du recul et de lever les yeux sur le paysage...et de l'apprécier.  Vendredi soir le ciel était magnifique...un ciel étoilé dans lequel se trouvait un gros nuage orageux.  En levant les yeux, on pouvait admirer la dualité de la vie : la force menaçante et la beauté des éclairs...ainsi que la splendeur et la nostalgie des étoiles.  En toute confidence, dans ce ciné-parc vendredi, David et moi avons détourné notre attention du film pour contempler discrètement les étoiles, et verser une petite larme en même temps qu'on riait de bon cœur (vraiment drôle Madagascar 3).  Une très belle soirée...je ne m'étais pas sentie aussi libérée depuis un bon moment.
j'avais oublié ma caméra, alors "j'emprunte" une photo de internet...mais ça ne montre pas suffisamment la beauté du moment.
Dans deux jours, le 12 juin, ça fera 6 mois qu'Ophélie est décédée...une demie-année...c'est une période si longue sans ma cocotte d'amour...et si courte dans toute une Vie.  Ce 6 mois, aussi futile que peut paraitre cette notion de temps, me rend très émotive et plus sensible.  Chaque petite fille que je croise m'ébranle.  Je vois Ophélie dans les yeux de Adam et la ressens dans un baiser de Jacob.  Je pense beaucoup à elle...je sais qu'elle est bien, mais elle me manque beaucoup.  Je t'aime ma belle...tu éclaires mon cœur pendant mon grand ménage intérieur.  Continue de resplendir dans le ciel étoilé, ça m'aide à vivre intensément la vie et d'ouvrir sans peur les tiroirs de mon coeur.
Toujours à mes côtés

3 commentaires:

  1. Tes textes me font toujours réfléchir sur ce que l'on a souvent tout près de soi mais que par indifférence ou ignorance on prend pour acquis. Dans la peine que tu vis au jour le jour il y a cette grande sagesse que tu nous partages avec tant d'émotion & de simplicité. Je vous embrasse toi & ta merveilleuse famille. Colette

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  2. comment fais-tu pour lâcher prise sur le contrôle de tes émotions? C'est si abstrait, effrayant et difficile!!!

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    1. je remarque que le contrôle de mes émotions passe par le contrôle des événements ou éléments du quotidien dans ma vie...je commence donc en lâchant prise sur le contrôle de mon environnement et un lien de cause à effet se produit sur mes émotions, par le biais de mes pensées. Nos émotions sont liés à nos pensées...et nos pensées sont plus faciles à identifier et plus concrètes. Oui c'est effrayant, mais ça en vaut tellement la peine :D

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