Mon étoile

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Ophélie

lundi 30 septembre 2013

L'héritage d'Ophélie : Vivre sa vie et non pas attendre sa mort

Une femme de cœur m'a expliqué hier que le temps s'accélère, que tout va si vite que nous ne ressentirions que 16 heures sur les 24 heures normalement prévues.  J'ai personnellement l'impression qu'elle a raison car je m'entend trop souvent m'exclamer : "déjà si tard?", "je manque de temps", "je n'y arriverai jamais" (ça c'était mon préféré à mon époque étudiante) ou encore souhaiter intérieurement que le temps ralentisse pour me permettre de prendre le temps.  Le temps est un concept intéressant, car il n'y a de réel que le moment présent, hier est terminé et demain n'est pas encore.  Le défi, selon moi, est de trouver l'équilibre encore les trois...sans perdre l'importance de ici et maintenant.  Ce qui demeure du passé sont les souvenirs que l'on porte avec soi dans le moment présent...et ce qui est utile du futur est ce que nous pouvons faire présentement pour se rendre plus loin.  Est-ce que c'est vraiment ce que je fais ? et vous ?
L'équilibre
On déménage dans deux semaines.  Évidemment nous sommes dans les boîtes par dessus la tête (c'est littéralement le cas).  Aussitôt que nous avons un temps libre, hop une boîte, une petite réparation, encore une boîte et une autre.  On en a plein des bras et la tête avec les tâches nécessaires du quotidien et les enfants qui se font un pur bonheur d'étaler les boîtes vides partout dans la maison, ou de vider celles que j'avais réussis à remplir, ou simplement de hurler en nous quémandant de l'attention...oups ils ont bien raison!  Depuis quelques semaines je m'y perd un peu.  Je réalise que je n'ai pas de temps pour moi, et pas suffisamment pour les gens que j'aime...Prendre le temps de m'asseoir et d'écrire est un défi ce matin alors que ma tête de cri d'aller faire des boîtes!  L'objectif n'est que cette case du calendrier identifiée : déménagement.  Où il est passé le moment présent ?  
En voilà un qui adore les boîtes!
Que ce soit un déménagement ou tout autre événement majeur à venir, c'est la même chose.  La future mariée qui pendant des mois ne planifie que son mariage en oubliant de vivre le bonheur d'aimer au moment présent dans la simplicité de la routine, la future maman qui ne vit que de préparatif pour l'arrivée du bébé en oubliant de s'asseoir pour sentir les subtils mouvements de bébé en elle, le ministère qui planifie la mise en place d'un nouveau programme en négligeant les lacunes et les impacts actuels sur la population du programmes en place, l'utopiste qui ne vit que pour le jour où tous les hommes vivrons d'amour et qui exprime difficilement ses émotions à ses proches au jour le jour, ou encore le rêveur qui rêve d'un monde meilleur en oubliant que tout débute par poser un geste personnel et concret dans son quotidien, ici et maintenant: je ne constate que le même piège d'oublier le moment présent et de ne vivre que pour l'arrivée de l'événement.  Pour ceux qui ont connu Ophélie...vous comprendrez que c'est exactement son héritage : vivre sa vie et non pas attendre sa mort !  Il suffit de généraliser cet apprentissage au petites et grandes choses du quotidien.

Voir la beauté de ce qui est et non pas ce qui aurait pu ou ce qui sera...voir la lumière illuminer mes deux garçons.
Comment y arriver?!  Vais-je reprendre mon vieil adage "je n'y arriverai jamais"...certainement pas puisqu'il s'est toujours avéré faux.  Je dirais qu'une piste intéressante est la pleine conscience...oooouuuu mais qu'est-ce que c'est cette expression ésotérique ? En fait, bien que cette pratique soit issue du Bouddhisme, elle a trouvé des applications notamment en thérapie cognitive, elle a fait l'objet d'un colloque du Service Québécois d'expertise en troubles graves du comportement et a inspiré plusieurs auteurs et chercheurs dans différents domaines.  En gros (très très très résumé), c'est de ramener son attention sur l'instant présent et d'être pleinement conscient de nos sensations, de leur évolution et de leur impact sur nos pensées et nos actions.  Ainsi je peux garder les souvenirs de mon passé (et qui font de moi celle que je suis aujourd'hui), être consciente de ce qui est important dans l'instant présent (autre que juste faire des boîtes car ça n'est pas ce qui fait ressortir les plus belles sensations en moi pour être honnête) et savoir dans quelle direction je regarde sans savoir où je me retrouverai, ainsi être présente et disponible pour ma famille si je veux vivre dans une société qui permet de prioriser les valeurs familiales.  Pour mieux comprendre, regardez les enfants : ils ont tout compris...ou pas encore oublié ! 
Le grand Secret...c'est l'Amour !

lundi 19 août 2013

Tout simplement

Je m'ennuie de ma fille ce soir...je voudrais tant la tenir dans mes bras...écouter sa respiration...sentir ses petits doigts se refermer sur les miens...m'endormir tendrement tout contre elle...tout doucement...tout simplement...je t'aime.

vendredi 9 août 2013

Bonne fête Ophélie, 3 ans d'amour

La fin de semaine dernière marquait la clôture de nos vacances, ainsi que notre séjour à Notre-Dame-des-Bois afin de souligner l’anniversaire d'Ophélie sous le ciel étoilé du Mont Mégantic.  Hé oui, il y a déjà 3 ans, le 5 août 2010, je donnais naissance à la plus belle des petites filles, sans savoir que c'est elle qui allait me faire évoluer sur le chemin de la vie.  Elle est arrivée rapidement, sans attendre l'arrivée du médecin, même pas encore née elle nous a fait comprendre qu'il fallait apprendre à s'adapter, accepter la vie comme elle venait et vivre le moment présent...elle est partie de la même façon...Oh que sa vie fut intense et pleinement vécue...Oh ce qu'elle peut me manquer ma cocotte.
Ce fut une très belle fin de semaine...comme si l'espace de ces quelques jours nous vivions en marge du temps et de l'espace.  Connecté à nous-même et vivant chaque instant...à l'image d'Ophélie.  Je vous partage ces images, qui ne peuvent malheureusement pas traduire l'ensemble de notre vécu, mais qui laisse l'entrevoir, ou le deviner...des moments que ma caméra bisée n'a pu capté (heureusement réparée à l'heure où j'écris ces lignes)...mais ainsi-va-la-vie ça m'a permis de regarder "autrement", d'explorer, de tenter de trouver l'effet "parfait"...

Notre charmante "maisonnette aux petits oiseaux", un voyage dans le temps instantané: parfaite, je suis tombée sous le charme dès le premier regard.
On arrive en après-midi, les enfant font la sieste, la température est idéale et, oh surprise, on a du vin avec nous...chin chin. C'est en savourant pleinement ma première gorgée que j'ai levé les yeux et vu cette inscription: Prendre le temps d'aimer...voilà qui confirme qu'on est exactement au bon endroit, exactement au bon moment.

Dans cette ambiance quasi-parfaite, comment aurais-je pu refuser de faire un massage à David?...d'autant plus que sa douleur à l'omoplate et son inconfort (pour ne pas dire ses plaintes répétées et son irritabilité d'homme qui a mal) étaient les seuls obstacles à la perfection du moment.  Mes douces mains, de l'huile d'olive et un talent caché (j'ai manqué ma vocation!) ont eu raison de son inconfort...et un doux sourire dans un visage détendu est revenu à mes côtés...bonheur.  J'ai donc laissé l'homme heureux dormir sur le plancher (hé oui il s'est endormi) et suis allé rejoindre les enfants à l'étage pour faire la sieste avec eux...bonheur. 

C'est donc reposés, tous les quatre, que nous nous sommes dirigé vers le gite principal pour notre souper gastronomique.  Je ne trouve pas les mots pour vous exprimer le bonheur pur qui se dégage de mes papilles à chaque bouchée...délicieux...un repas de dieux avec des produits frais d'ici, préparé par une cuisinière tellement sympathique et servi par son tout aussi sympathique amoureux...dans un environnement paradisiaque...en toute simplicité.

Entrée: tartare de magret de canard aux pommes et à l'huile de noix
Repas principal: filet de truite au miso damari et sirop d’érable, croquant de légumes à l’asiatique
Dessert: sorbet aux camerises, crème brûlée au sirop d’érable et fleur de Mélilot, biscotti maison 

Pendant ce temps...Adam à son meilleur s'assure qu'on ne perde pas de vue l'instant présent et c'est à son grand bonheur qu'il a pu être libéré de la chaise haute pour courir sur l'immense balcon...et à notre plus grande joie (et soulagement) que nous avons appris qu'une barrière pouvait être abaissée devant l'escalier...aaahh court Adam, tant que tu en as envie.

Le terrain de jeu de Jacob pendant notre repas (wow), avec un ami en prime puisque le fils des propriétaires a le même âge que lui.  Ils ont couru, joués avec les poules, inventés des scénarios, et milles autres activités que seuls les enfants ont le privilèges de connaitre.  Un grand garçon heureux.
Pendant ce temps, on prend un verre de rouge et fait le plein de soleil, qui se couche à l'horizon sur la montagne.  Tout semble magique et amplifié dans ce lieu...prendre le temps de tout arrêter...respirer...


Retour à la réalité, Adam a adoré le sorbet aux camerises (avec raison, j'en ai acheté un plein sac) et Jacob trouve très drôle son petit frère devenu vampire.  Voici donc notre moment rush de la fin de semaine: on lave le bébé, dit merci pour le repas, souhaite bonne nuit aux poules et "à demain" aux proprio et leur fils, vite vite à notre maisonnette pour s'habiller chaudement et ramasser le nécessaire et les manteaux pour notre nuit sous les étoiles, sans oublier le gâteau et les chandelles.  C'est parti.
C'est durant le petit 10 minutes d'auto qui nous sépare de l'astrolab que la pluie a commencée a tomber...et puis soudain tout s'emballe: on pensait devoir être là pour 8h, c'est à 9h, on a 45 minutes à attendre, Jacob décide de ne plus écouter, on doit le retirer dans la voiture, je suis sous la pluie avec un Adam qui n'apprécie pas devoir demeurer dans sa poussette, puis à l'intérieur il ne fait que chigner, grimper, tomber, courir dans tous les sens...et si on ne voyait pas d'étoile ? c'est exactement à ce moment que j'ai ressenti un peu d'angoisse...puis j'ai retrouvé mon calme...les enfants aussi...la pluie a cessée...la nuit est tombée...le ciel s'est dégagé...les étoiles sont apparues, puis la voie lactée...merci.

Après avoir observé Saturne, puis la galaxie d'Andromède, une étoile double, plusieurs étoiles filantes...la presque totalité du groupe est retourné à l'intérieur pour la présentation.  Nous sommes demeuré à l'extérieur un peu, Adam dormait, Jacob somnolait...et puis le moment parfait est venu, les enfants se sont réveillé et c'est sous la voie lactée que nous avons chanté le traditionnel chant de "bonne fête" avant de manger ce délicieux gâteau.  Bonne fête ma belle, 3 ans.  Tu es la plus belle des étoiles.
Le chocolat a du faire son effet car une petite période d'éveil a suivi...rien d'extravagant, même Adam n'avait aucune envie de sortir du confort de sa poussette !  On s'est promené, on est entré dans le bâtiment regarder l'exposition, j'ai profité du moment pour donner pleins de bisous à mes amours...je les aime tellement fort mes trois amours...il n'y a rien de comparable à l'amour d'une mère pour ses enfants...sauf peut-être l'amour d'un père, évidemment.

Jacob a profité de sa nuit à l'astrolab pour en apprendre davantage sur l'astronomie et c'est en jouant aux ballons que nous avons recréé notre système solaire...et nous l'avons même mit en mouvement, vous auriez bien rit nous voir tourner sur nous même, ballon à la main, en expliquant le mouvement des planètes et des lunes sur elles-mêmes et autour du soleil...et tout ça autour d'un soleil-Jacob bien trop endormi pour comprendre quoi que ce soit ! J'ai adoré! Et puis c'est le cœur léger et les yeux fatigués que nous sommes tous allé nous coucher...bonne nuit Ophélie.
Après un déjeuné tout aussi délicieux que notre souper de la veille, nous avons passé une journée superbe.  Puisque le ciel était majoritairement gris et pluvieux nous avons additionné bains moussants à la lavande, siestes, et divers jeux de société.  Petite omelette aux œufs frais pour dîner et un bon spaghetti maison avec la sauce de mamie (la meilleure) pour souper...je me me souviens pas m'être reposé autant.  On ne prend tellement pas le temps de s'arrêter complètement dans notre quotidien.  Pourquoi attendre d'être en vacances pour prendre le temps de vivre...ne vit-on que quelques semaines par années ?...ou devrions-nous vivre à chaque seconde de notre quotidien ?
Se glisser sous les couvertures, se détendre doucement l'espace d'une longue expiration...aahhh les siestes étaient vraiment agréables.  C'est spécial de penser qu'à l'époque tous les membres de la famille dormaient dans la même pièce, et même encore aujourd'hui dans certains pays ou dans certains familles plus défavorisées, ou même dans certaines familles par soucis d'espace ou par choix..comme nous l'avons fait avec Ophélie.  Je dois dire que je n'ai pas détesté l'expérience, entendre mes enfants respirer est un des sons que je préfère, mais ça m'a fait réaliser et apprécier l'intimité de ma chambre, on prend parfois certaines choses pour acquis dans nos habitudes de vie.
J'ai tellement apprécié ne rien faire...en réalité ça n'est pas tout à fait vrai que je n'ai rien fait.  En effet j'ai notamment dû sortir en panique de ma sieste d'après-midi, en entendant Jacob pleurer dehors (alors qu'il devait être lui aussi en train de dormir dans le lit à côté) et c'est en courant dans la boue, en pied de bas, que j'ai trouvé un Jacob désemparé, panier à la main et suivant cinq poules en fugue qui montaient le petit chemin vers le gite principal.  Pour vous mettre en contexte, l'activité préférée de Jacob a sans aucun doute été d'aller chercher les œufs frais dans les deux poulaillers du B&B, mais il avait compris qu'elles pondaient chaque fois qu'on dormait, même pendant une sieste...alors aussitôt réveillé il est descendu, a enfilé ses souliers, pris son petit panier et direction les poules.  Il n'avait pas prévu qu'une poule ça peut être rapide...et elles sont sorti quand il a ouvert la porte...il était paniqué, pauvre garçon, et tentait de les rattraper, ce qui en fait les faisait s'éloigner encore davantage.  J'ai finalement réussi à toutes les ramener au bon endroit, et j'avoue avoir presque regretté de ne pas avoir ma caméra ou mon téléphone pour prendre des photos et des vidéos: la chasse aux poules c'est une activité plutôt drôle !  Bon, on a quand même clarifié avec Jacob certains points, tels que ne pas sortir sans nous aviser...mais tout est bien qui fini bien...et cette aventure me fait encore sourire.
Fin de semaine de repos, d'étoiles, de fête, d'amour et de petits et grands bonheurs.  Le défi maintenant est d'arriver à garder ces bonnes habitudes dans le quotidien.  Je m'améliore de jour en jour...je trouve mon rythme et je suis très fière d'avoir eu le courage de modifier des éléments significatifs dans ma vie, je m'écoute davantage et plus je le fais, mieux je me connais et me comprend...l'héritage d'Ophélie grandi tranquillement mais surement, et me redonne confiance en la femme que je suis, sous tous ses angles.  C'est agréable...et contagieux.  Il suffi de faire le premier pas, puis le second, simplement...et de prendre son envol...comme les poules qui courent vers la liberté !

mardi 16 juillet 2013

16 mois et 7 jours...et 8 jours...le temps, encore le temps, toujours le temps

Le temps me manque pour écrire...je le garde précieusement, égoïstement, pour Vivre. 
Vivre, Respirer, Sentir, Aimer
Hier, le 15 juillet, Adam a eu 16 mois et 7 jours...le même âge qu'Ophélie lorsqu'elle s'est envolée.  Ça m'a troublé...juste assez pour me tenir éveillée un peu trop longtemps durant la nuit...et puis le soleil s'est levé.  Aujourd'hui, Adam a 16 mois et 8 jours...est encore avec nous, plus heureux et intrépide que jamais.  
Toujours plus haut...toujours plus loin
Il va au bout de ses rêves
Le temps est doux avec mon grand.  Il est toujours aussi coquin et adorable.  Sur son calendrier on peut voir les collants qui lui indique ses occupations de l'été, incluant la fête de sa cocotte d'amour dont il parle encore fréquemment avec beaucoup d'amour (et d'ennui).  On voit aussi quand il va commencer l'école...déjà: si petit et si grand tout à la fois.  Il se défini, il me confronte, il me fascine...je l'aime d'un amour si fort...je l'aime dur comme une noix de coco, dirait-il !  Il réussit à trouver comment ajouter du temps au temps, et il me découvre de l'énergie là ou je croyais qu'il n'y en avait plus du tout !...c'est l'été il en profite, il bouge, il chante, il joue, il court, il nage et il rit !
Jacob est le roi de la natation, un vrai poisson-clown
Il vieillit bien ce sourire charmeur
Le temps passe...et pourtant elle est toujours aussi présente...dans un regard, un sourire, une fleur ou une douce brise.  Le temps passe, et moi, je ralenti...enfin...je prend le temps. 
Je cours...accomplissement, plaisir, fierté, contrôle, estime, liberté
Je médite...paix, calme, contrôle, plaisir, apaisement, estime, liberté
À bientôt...je reviendrai...


PS: Notre maison est encore à vendre...on est vraiment motivé...vraiment...on a trouvé LA maison...je m'étais dit que je ne ferais pas de pub sur ce blog..mais ma mère de disait "aide toi et le ciel t'aidera" ! Voilà maman je t'ai écouté et je donne un petit coup de pouce au ciel...ok univers c'est ton tour maintenant !
Maison à St-Jean-sur-Richelieu, la campagne à quelques minutes du centre-ville...une aubaine

vendredi 24 mai 2013

Ne rêve pas ta vie, vie tes rêves

Allez on se réveille ! Regardons autour de nous la beauté du monde, la magie, le miracle de la vie...ce que l'on cherche à accomplir dans la vie est en fait juste ici, maintenant, à portée de main.  Vous doutez ? Hé bien, ça m'arrive souvent également.  Je vais vous confier un petit rituel que j'accomplis quotidiennement pour me rappeler l'importance du moment présent...chaque soir je fais ma tournée d'amour.  Je vais dans la chambre de Jacob...je le borde confortablement, m'assure que la température de la chambre est adéquate, je l'embrasse et lui murmure des secrets d'amour dans l'oreille en lui rappelant notre rendez-vous au pays des rêves.  Mon grand garçon, tu seras toujours celui qui a fait de moi une maman...je t'aime.
...une passionnante nuit avec Koulou.
Je me dirige ensuite dans la chambre voisine, m'assurant de la température parfaite.  Je regarde mon bébé-bonheur dormir doucement, parfois bruyamment comme sa grande sœur.  Je remet les couvertures sur sa bedaine qui se soulève au rythme de sa respiration...en sachant très bien qu'elles ne resteront pas longtemps sur lui...alors je remonte un peu la température de la chambre.  Je lui souhaite une douce nuit, je lui dis à quel point je l'aime, je caresse le coin de ses yeux...bonne nuit mon cœur, je suis contente que tu sois dans ma vie.
...une douce nuit avec Zazou.
Je lève ensuite les yeux vers le ciel, parfois je me tourne vers mon cœur, et je lance un tendre baiser à Ophélie, une douce caresse dans l'univers.  Un bonne nuit du bout des lèvres, en sachant qu'elle l'a entendu dans mon âme avant même que les mots ne soient prononcés...bonne nuit ma toute belle, ma petite fille...tu me manques...tu es la bienvenue au pays des rêves, là où tout est possible.  Je t'aime.
...une éternelle nuit d'amour avec Phélie.
Rien n'est plus apaisant que regarder son enfant dormir, suivre le rythme de sa respiration.  C'est un des plus beaux souvenirs que j'ai d'Ophélie.  Quand la vie semble s'effondrer et que mon cœur s'emballe en tentant de suivre mon mental hyperactif...alors c'est au pays des rêves avec mes enfants que je voudrais être.  Là où tout est possible, ou il n'y a ni obstacles, ni argent, ni peurs.  Alors que j'étais enceinte de Jacob, une très bonne amie m'a fait connaitre une citation qui prend tout son sens aujourd'hui : Ne rêve pas ta vie, vie tes rêves !  Alors aujourd'hui j'ai envie de crier au monde entier, et à moi la première pour être bien honnête: Réveille et trouve le moyen de faire de tes rêves une réalité! 
Il suffit parfois de bien peu...quelques pétales sur le sol qui n'attendent que d'être propulsées vers le ciel!
On va bien.  On va mieux.  On s'est arrêté, on prend conscience du moment présent et surtout on agit.  Et même si parfois (lire quotidiennement en ce qui me concerne) on a aucune idée si on a pris la bonne décision, c'est toujours mieux que de rester couché et de ne rien faire.  On a mit la maison en vente, je change d'emploi et vais travailler seulement 3 jours/semaine dans des tâches qui correspondent encore à mes intérêts et compétences, je tente de reprendre un bon rythme de vie en (ré)introduisant course et méditation à ma routine, je consulte et prend soin de moi, je prend du temps pour mes enfants et mon couple...je vie et fait ce que je peux pour mettre en place ce qui est nécessaire pour vivre selon mes valeurs et non pas selon les attentes de la société...pour trouver mon équilibre.  Ça n'est pas toujours facile, mais je considère que j'en vaut la peine !

"I refuse to walk carefully through life only to arrive safely at death"

mardi 16 avril 2013

Oser vivre sa vie, oser s'arrêter

Je me souviens lorsque j'ai annoncé à mon médecin qu'Ophélie est décédée, j'étais enceinte de 6 mois, Jacob avait 3 ans et des poussières et depuis 14 mois on vivait intensément chaque moment avec une volonté sincère d'être heureux malgré les embuches de la vie.  C'était beaucoup plus facile avant que après son décès.  À mon rendez-vous de suivi, ce jour-là, mon médecin m'a dit : " je ne suis pas inquiète pour toi maintenant, mais dans un an, j'ai peur que tu tombes"...c'est avec une grande gentillesse qu'elle m'a accueillie dans son bureau, 1 an et 4 mois plus tard...et c'est avec respect qu'elle m'a écoutée et convaincu de m'arrêter.  Je suis en arrêt de travail.   
Je n'ai pas envie d'entrer dans les détails, j'en suis incapable et ça n'est pas la place.  Je suis encore face à face avec le loup...face à face avec moi-même.  J'écris beaucoup, mais simplement pour moi, pour avoir une perspective non-censurée sur moi, sur ce que je ressens.  Je suis peut-être retourné trop rapidement au travail, le temps plein était peut-être trop exigeant, on a pas trouvé le bon rythme pour réussir la conciliation travail-famille-deuil, je n'arrive pas à me réadapter à la société qui semble en contradiction avec mes valeurs, je suis dans une période plus difficile de mon deuil et David a déjà été plus en forme...quoi qu'il en soit, mon corps, ma tête et mon cœur se sont alliés pour me signifier que c'était trop.  J'ai su m'arrêter avant d'arriver au mur, il s'approchait rapidement. 
Le plus difficile n'est pas d'écrire, c'est d'écrire sans se censurer soi-même.
 Le passage d'Ophélie dans ma vie a crevé un abcès dans mon cœur.  Elle a libéré toutes les émotions enfouis en moi depuis toujours, dans toutes leur intensité...et cette fois ma tête n'a pas pu les "mettre en boîte", les filtrer selon le contexte, ou les remettre à plus tard " car on a besoin de moi ailleurs".  Je ne peux que constater que je dois apprendre à les vivre et à les respecter,...que je dois apprendre à vivre et à me respecter.  Je dois vivre l'intensité de la tristesse et de la colère pour retrouver l'intensité du bonheur et du rire.  Pour retrouver ma liberté de vivre.  Je dois me regarder en face, et oser m'aimer dans ma globalité.  Je pourrai ainsi continuer à avancer, sans regarder en arrière, sans regrets, sans remords,...ainsi je pourrai vivre le moment présent et apprécier l'héritage d'Ophélie.  J'y travaille avec tout mon coeur.

Parce que j'aime mes enfants, et que j'ai envie de leur offrir une vie heureuse, avec une maman souriante et disponible.

La Vie étant ce qu'elle est, souvent incompréhensible mais toujours fascinante, elle semble s'être soudain décidée à entendre nos rêves et nos espoirs, alors que je me décide enfin à m'arrêter (elle a dut se dire : "il était temps").  Est-ce que c'est le vieil adage "aide toi et le ciel t'aidera" qui s'actualise ici?...les choses bougent et de nouvelles fenêtres s'ouvrent.  On est donc dans une période étrange, épuisé, dépressif et anxieux, et à la fois quelque part entre la terreur, le soulagement, la fébrilité, l'excitation, l'angoisse et la prudence...un peu comme sauter en parachute! 

À quelques détails prêts...c'est un peu comme ça que je me sens, mais une fois la porte de l'avion passée c'était tellement intensément agréable, je me dis que parfois il faut savoir oser vivre sa vie !

mardi 19 mars 2013

Tic tac tic tac...16 mois et 7 jours.

Aujourd'hui...mardi le 19 mars 2013, ça fait exactement 16 mois et 7 jours qu'Ophélie est décédée...soit l'équivalent de sa durée de vie.  Excluant les semaines de grossesse, nous avons maintenant passé autant de temps avec elle que sans elle...étrange le temps.  Vous avez fait quoi des derniers 16 mois et 7 jours ?  Et les 16 mois et 7 jours précédents ?  Vous trouvez que le temps a passé rapidement ou qu'il semble s'être étiré tout doucement?  Ça parait si peu 16 mois et 7 jours...et pourtant c'est la durée d'une vie qui fut intense et riche en émotions...c'est la durée totale de sa vie.  Une si petite vie qui a causé tant de mouvement...tant d'amour.  Ce n'est pas rien 16 mois et 7 jours, en réalité pour elle ce fut tout...et pour moi ce fut l'éternité et le néant en même temps.  Un big bang dans mon cœur...un renouveau.  Une petite étincelle d'amour qui s'est transformée en étoile filante parcourant l'univers.
Ophélie 16 mois et 5 jours, une des dernière photo prise d'elle.
Pour la première fois depuis la mort de sa petite sœur, Jacob a pleuré...pour vrai, avec son cœur.  Des larmes ont coulés sur ses joues.  J'ai vu ses yeux se remplir de tristesse.  Mon fils a nommé sa peine.  C'est d'une toute petite voix qu'il m'a dit que cocotte était parti trop vite et qu'elle avait pas eu le temps de jouer avec lui.  Il m'a dit qu'il voulait pas qu'elle soit partie dans les étoiles tout de suite.  Qu'il voulait qu'elle devienne une grande sœur.  Qu'elle joue avec lui.  Qu'il n'avait pas eu le temps.  Qu'il lui avait juste lu une histoire. (...) Je n'ai pas su quoi répondre, je l'ai donc écouté en lui flattant doucement les cheveux.  Je l'ai écouté avec mon cœur et nous avons pleuré doucement ensemble.  Je ne pouvais qu'être d'accord avec lui: j'aurais aussi aimé qu'elle reste avec nous et devienne grande.  
Une maman a beaucoup de pouvoirs, mais pas celui de manipuler le temps et la maladie.  Par contre, une maman a le pouvoir d'aimer.  J'ai discuté avec lui de la mort, puis de la vie.  J'ai partagé avec lui ce que je sais et ce que je crois: j'ai parlé de corps et d'incinération, j'ai parlé d'âme et d'amour, j'ai parlé de poussière d'étoile et de sa présence en nous, j'ai parlé de son amour, d'une partie d'elle que je crois avec nous et qui nous "entend" (mais pas pour vrai avec des oreilles, évidemment)...et je lui ai dit qu'il pouvait lui parler s'il en avait envie et si ça lui faisait du bien: il lui a dit: "je veux pas que tu partes, je veux que tu joues avec moi et que tu deviennes grande".  Impuissante je l'ai pris dans mes bras.  Je lui ai demandé, selon lui, ce que cocotte lui dirait...il m'a ramené a l'ordre sur le fait qu'elle ne pouvait pas parler (évidemment).  Lorsque j'ai exprimé que selon moi, le "cœur" d’Ophélie lui dit qu'elle l'aime...il a fait un sourire d'un air heureux, puis a serré très fort son toutou d'Ophélie et s'est endormi en écoutant sa chanson.
Ouf.  Ophélie ma belle petite fille tu me manques tout en étant omniprésente.  16 mois et 7 jours...tic tac tic tac...j'ai maintenant passé plus de temps sans toi qu'avec toi.  Et pourtant.  Parfois je me demande si tu n'as pas toujours été là...et si tu ne le seras pas toujours.  Tu es l'amour.  Tu es la vie.  Tu es ma fille.  Je suis ta mère et toujours je porterai la vie et l'amour sur mon chemin.  Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai.
Un beau souvenir, un moment d'amour et de vie à l'état pur !
Lorsque David a terminé la lecture de ce texte, il m'a dit qu'il le trouvait juste, beau et triste.  J'ai alors tenté d'alléger mon texte, d'y ajouter des éléments de joie, des réflexions sur la notion du temps et la société...puis je suis revenu à la version originale.  C'est correct d'être triste et ça m'empêche pas d'être heureux...comme la mort, ça fait partie de la vie.  Rassurez-vous c'est avec un sourire radieux que Jacob s'est réveillé le lendemain matin...ainsi-soit-il!

lundi 11 mars 2013

Un diagnostic...et alors ?

Je vous présente mon fils, Jacob, il a 4 ans et demi.  C'est un charmant blondinet aux yeux bleus taquins.  Curieux et affectueux, il adore jouer...il raffole des amis, même si parfois partager n'est pas aisé.  Un petit caméléon qui s'adapte à toutes les situations et à tous les styles de personnes...c'est un vrai petit singe, qui apprend tranquillement que tout n'est pas digne d'être imité.  Farceur et clown...avoir de l'attention est certes apprécié chez Jacob et il a beaucoup d'imagination pour arriver a ses fins...et de la persévérance, croyez-moi.  La patience, cependant, n'est pas sa qualité première...compensée par de magnifiques fossettes qui séduisent à coup sur.  Jacob a la facilité de jongler avec son imaginaire et à inventer milles scénarios d'une situation.  Facilement motivé et intéressé par tout ce qui lui est présenté, il a une très bonne mémoire...même quand on aurait préféré qu'il oubli !   Doté d'un raisonnement surprenant, il a une compréhension de la vie dont beaucoup d'adultes pourrait s'inspirer.  Actif, une petite boule d'énergie, ne voulant rien manquer et tout faire à la fois...c'est un bambin attachant et aimant.  
Jacob a une relation particulière avec son cerveau...il en parle comme d'une entité distincte de lui-même, c'est charmant et troublant à la fois.  Son cerveau lui dicte des actions à faire, particulièrement si ce n'est pas tout à fait permis: "c'est pas moi, c'est mon cerveau"...son cerveau lui dit plein de choses, comme :"maman-maman-maman-maman..."...et Jacob nous explique :"il y a plein d'énergie dans mon cerveau...c'est comme ça".  Il faut dire que Jacob a entendu parler du cerveau assez tôt dans sa vie...par le biais de celui de sa sœur.."son cerveau à elle, dans sa tête, il était brisé et on ne pouvait pas le réparer".  Il sait que le cerveau est très important.  Jacob a donc ses caractéristiques propres qui le définissent comme enfant, et il a également son expérience de vie...qui est riche en événements marquants.  Jacob a vécu des choses que peu de ses amis de la garderie ont vécu, et en peu de temps.  Il cherche du mieux qu'il le peut son chemin au travers cette vie, essayant de comprendre l'instabilité émotionnelle de ses parents qui l'adore.  Il tente de comprendre les mystères de la vie :"qui c'est le bébé qui va venir quand Adam va mourir" et est rassuré par notre ouverture à lui expliquer la vérité...du moins celle que l'on connait: "le cerveau de Adam va bien, il n'est pas brisé.  Adam va grandir et rester avec nous."
Adam a eu un 1an...sous le regard attentionné de son grand frère, toujours prêt à l'aider à manger du gâteau au chocolat.
Jacob est le même aujourd'hui qu'il était avant Ophélie...mais il est impossible de vivre cette aventure sans en être touché, d'une façon ou d'une autre.  Jacob vit aujourd'hui la même chose que nous: il doit apprendre à vivre dans la société telle qu'elle est, tout en tentant de rester soi-même.  Jacob a peut-être un diagnostic de trouble de l'attention avec hyperactivité, communément nommé TDAH...ou peut-être quelques symptômes extra d'anxiété...vous êtes surpris? pas nous.  Il est le même aujourd'hui qu'il l'était avant qu'on nomme ces diagnostics, et que ça se confirme ou non il demeurera le Jacob qu'on adore.  On connait Jacob, ça ne change pas qui il est, ça ne fait que nous donner une nouvelle lunette pour mieux le comprendre et ainsi mieux l'aider.  Le TDAH est un ensemble de symptômes précis dans trois sphères (attention, hyperactivité, impulsivité), qui résultent de caractéristiques neurologiques précises, parfois certains symptômes d'anxiété ou de dépression chez l'enfant peuvent s'y apparenter...bref, il y a bel et bien quelque chose de spécial dans son cerveau, il était temps qu'on l'écoute ! 
Un diagnostic de TDAH n'est pas ce qui caractérise un enfant, il ne se limite pas à ces 4 lettres, c'est une fraction de l'enfant qu'il est, et un multiplicateur des possibilités qui s'offrent à lui pour l'aider.  C'est une piste pour prévenir le mieux possible les échecs sociaux et scolaires, en mettant dès le départ des bases que l'on va tenter de faire solides...en étant très conscients que tout le monde vit des échecs dans la vie.  Bref rien de bien différent de ce que l'on ferait pour n'importe quel enfant qui entre à la maternelle.  Un diagnostic...et alors ?  Et bien, ça change pas grand chose et ouvre de nouvelles fenêtre, tout à la fois.  Après une petite révolte contre la vie sur "les cerveaux" de mes enfants...je retrouve mes sens...Jacob est tel qu'il est, ainsi-soit-il.  J'ai accepté et présenté Ophélie telle qu'elle était pendant toute sa vie et j'ai bien l'intention de faire la même chose avec Jacob et Adam.  Je ne dis pas que ça vient faciliter les choses, au contraire, je sais que j'ai un monde de fausses perceptions à changer, mais au moins j'ai des pistes.  J'ai des outils en poche pour présenter mon fils sous toutes ses coutures et m'assurer que 4 petites lettres, si confirmées, ne teintent pas le regard des gens sur lui...pour m'assurer que tous et chacun voit le petit blondinet aux yeux bleus taquin...mon grand garçon d'amour qui me rend si fière d'être sa maman.
Je t'aime mon cœur.